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Trace (México, DF)

On-line version ISSN 2007-2392Print version ISSN 0185-6286

Trace (Méx. DF)  n.84 Ciudad de México Jul. 2023  Epub Dec 11, 2023

https://doi.org/10.22134/trace.84.2024.907 

Présentation

Le corps et le virtuel : Danses et combats en Mésoamérique 2

Danièle Dehouve

*Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)/École Pratique des Hautes Études (EPHE)


Les représentations festives de l’Amérique espagnole sont des manifestations collectives qui se distinguent de la vie quotidienne et relèvent de plusieurs catégories d’analyse en sciences humaines -entre autres, les danses, les combats, les spectacles, les rites et les jeux. La difficulté de classer ces pratiques, qui est aujourd’hui la nôtre, frappa aussi les premiers missionnaires qui eurent recours à une série de termes extrêmement divers (voir Brylak, ci-dessous). Aujourd’hui, le Mexique indien et rural utilise couramment le terme générique espagnol danza (danse) qui se réfère à des pratiques hétéroclites, et d’origine diverse, puisqu’elles dérivent tout à la fois des rituels théâtralisés précolombiens et du théâtre d’évangélisation colonial. La danza est une représentation exécutée à l’occasion d’une fête patronale avec plus ou moins de spectateurs ; elle conjugue musique, danse et/ou dialogues récités. Il en existe de toutes sortes mais leur point commun est qu’elles sont conçues comme physiquement dures et vécues comme un sacrifice personnel. En ce sens, certains combats reçoivent l’appellation de danses, tandis que certaines danses incluent des confrontations violentes.

Notre réflexion collective a pris sa source dans une journée d’études intitulée « Danses, combats et jeux dans le Mexique indien » organisée par David Robichaux (Universidad Iberoamericana, Mexico), qui s’est tenue à l’École Pratique des Hautes Études (Paris), dans le cadre du séminaire de Danièle Dehouve le 20 janvier 2020. Dès l’abord, les participants ont cherché à dépasser les catégories d’analyse habituelles pour mettre l’accent sur le cadre fictionnel que présuppose chacune de ces manifestations. Pour parler de cet « entre-deux » dans lequel les choses sont réelles tout en ne l’étant pas, on peut avoir recours à la notion de jeu selon Huizinga (être à la fois conscient et dupe) et selon Bateson (jouer crée son propre cadre), ou à celle de virtuel selon Hamayon (ce qui a la « vertu » de la chose sans l’être). Danses et combats posent également la question du corps, pris dans la chorégraphie, la violence, la représentation et l’imitation, l’endurance et l’engagement, créant l’identité et transformant la personnalité des participants.

Les articles qui ont résulté de cette réflexion collective sont publiés dans deux numéros successifs de trace. Le numéro 83 paru en 2023 offre une « Présentation générale » (par Danièle Dehouve), et les articles suivants : « La imitación entre los mexicas » (Danièle Dehouve), « Las danzas en los primeros pasos de la antropología sociocultural mexicana. Miradas y marcos de análisis » (David Robichaux), « Du virtuel à l‘empowerment ? Classe d’âge, corps et addiction dans les danses rituelles de Cotlatlaztin au Mexique » (Aline Hémond), « ‘Cumplir aunque sea de manera diferente’ : expresiones de la devoción en la celebración digital del Señor de Gracias en Tepexpan, Estado de México » ( José Antonio Martínez Galván).

Dans le présent numéro de la revue (84) paraît la deuxième partie du dossier : « Playfulness and humor in Nahua veintena festivals as attested in early colonial sources » (Agnieszka Brylak), « “Jouer pour de vrai” : Réalité de l’engagement physique et cadre fictionnel dans les jeux d’affrontement » (Véronique Roussely) et « “Con el Divino Rostro no se juega”: personificación de un santo en la danza de Santiagos de Texcoco y Teotihuacan » ( José Manuel Moreno Carvallo).

Danièle Dehouve CNRS / EPHE

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